Présentation

"Lire c'est guérir"

C'est aussi grandir, aimer, partager.

Nous avons déjà corné des pages, ou pris en note une citation... puis nous les avons perdues, oubliées.

Ce blog a pour vocation de jouer aux marque-pages, de retrouver le passage qui nous avait ému, touché, interrogé.

Parce que chaque lecture est un chemin vers soi-même, parce qu'une phrase bien choisie a parfois plus d'impact qu'un long argumentaire.

vendredi 24 novembre 2017

Comment vivre en héros ?

Comment vivre en héros ? par Fabrice Humbert
 ( Gallimard, 2017)

p.161 : " Quelle conception de l'honneur et de la loyauté peut résister à la torture ? Quel est le rempart ? Où se loge-t-il ? Alors que n'importe qui peut constater chaque jour, dans son quotidien le plus banal, le mensonge,la déloyauté, la corruption, pour les gains les plus insignifiants, quel ressort pousse certains êtres à dépasser la condition ordinaire de l'homme et à devenir des saints et des héros ?"
 Choix de C.Meaudre

jeudi 5 octobre 2017

Un personnage de roman

de Philippe Besson ( Julliard, 2017) :

p.186-187 : " Subsiste une impression : alors que les autres candidats ont décrit une France sinistrée, déprimée, nostalgique d'une grandeur qui aurait été perdue, parlé de Français en colère, et proposer de se calfeutrer,  il est celui qui a employé les mots "espérance", "avenir", "ouverture", et martelé l'optimisme.
L'écoutant, je songeais à la phrase d'Albert Camus : " Il n'y a pas de honte à préférer le bonheur."

Choix de C.Meaudre

vendredi 29 septembre 2017

Deux ans, huit mois et vingt-huit nuits

Deux ans, huit mois et vingt-huit nuits de Salman Rushdie ( Actes Sud, 2016)


p. 48 : " Le Père Jerry foudroya son frère du regard. "J'ai toujours pensé, dit-il rageusement, qu'on aurait dû te corriger plus sévèrement quand tu étais enfant pour extirper de toi ce goût pour la sodomie." Charles Duniza pointa vers le prêtre une fourchette enveloppée de nouilles. " Autrefois je me disais qu'il plaisantait quand il sortait ce genre d'âneries,dit-il à Geronimo, maintenant je ne peux plus." 

p.177 : ..." parce que chacun d'entre nous désire l'amour, l'amour éternel, l'amour plus fort que la mort et capable de renaître, l'amour qui nous nourrit et nous enveloppe jusqu'à la mort."

Choix de C.Meaudre


jeudi 14 septembre 2017

Ma mère cette inconnue de Philippe Labro

Gallimard, 2017 :

P. 82 : " ...S'il est trivial ou banal d'utiliser  le terme de " coup de foudre" qui ne veut rien dire, qui n'est qu'une métaphore, une image facile pour définir ce qui est beaucoup plus complexe : la conjonction immédiate de deux sensibilités, la découverte réciproque d'une connivence, une alliance, un désir partagé, une harmonie, il a eu lieu. C'est arrivé. Et bien que, précisément, ils n'aient rien en commun, ni l'âge, ni la profession, ni l'origine, ni les expériences, ni le statut d'état civil, ils vont s'aimer."

P. 96 : " Netka, de son côté, lui citera une phrase de Maeterlinck,... " Être heureux, c'est avoir dépassé l'inquiétude du bonheur".... ça veut dire, vraisemblablement, avoir dépassé l'angoisse de ne pas être aimée ..."

P.110 : " J'ai subi des épreuves. J'ai l'air tendre, mais je suis dure. Je suis forte. Il n'est nul besoin de raconter ces épreuves, de revenir dessus, se complaire ou s'apitoyer.
 Il faut vivre, car la vie est belle."

Choix de C. Meaudre

jeudi 29 juin 2017

Evacuation de Raphael Jerusalmy

 Actes Sud, 2017

" Il m'a dit que ce n'était pas si important que ça d'être compris. Ce qui comptait dans la vie, c'était d'être accepté tel que l'on était. Et d'en faire de même pour les autres. Même si on ne les comprenait pas toujours. Sauf s'ils étaient méchants, a-t-il précisé. Ou vraiment trop cons. Auquel cas, on était exempt."

Choix de C.Meaudre

mardi 20 juin 2017

Belle d'amour

de Franz Olivier Giesbert ( Gallimard, 2017)

"Le christianisme n'a jamais été plus grand que sous terre, dans les catacombes, quand il était persécuté. Après avoir beaucoup massacré au nom de Dieu, il est devenu de nouveau une belle religion, à la fin du siècle dernier, quand il a perdu le pouvoir. 
Son déclin, c'est ce qui pouvait lui arriver de mieux.
-Je suis sûr que le Christ se sent mieux dans sa peau qu'au temps de l'inquisition, approuvai-je.
Il n'était pas fait pour la gloire ni pour la puissance."


Choix de C.Meaudre

jeudi 6 avril 2017

La nature exposée d'Erri De Luca

Gallimard,2017

p.13 : Ils sont cocasses ces États qui mettent des frontières sur les montagnes, ils les prennent pour des barrières. Ils se trompent, les montagnes sont un réseau dense de communication entre les versants, offrant des variantes de passage selon les saisons et les conditions physiques des voyageurs.

p.83 :  Nous nous mettons à parler du crucifix.
" Je crois à la vérité de cette histoire parce qu'elle est impossible à inventer. Je crois à sa vérité qui est à la limite de l'invraisemblable et sans compromis avec l’acceptable. Je lis les plus grands écrivains et aucun n'arrive à la température de la révélation. Pour l’accueillir, il ne suffit pas d'être un lecteur, il faut une catapulte d'amour qui répond. A ce moment là, on fait aussi l'expérience de la plus grande crainte."
Que vient faire la crainte avec l'amour ?
" Si tu ne le sais pas, c'est que tu n'as pas encore aimé. L'amour obtenu coïncide avec la plus grande crainte, celle de le perdre. En tant que prêtre, ma crainte est dans le danger de perdre la foi."

Choix de C.Meaudre

lundi 20 mars 2017

Promenades en bord de mer et étonnements heureux

d'Olivier de Kersauson (  le cherche midi, 2016)

p.36 : 
J'aime la vie sur  mer,
qui est une vie du présent.
Aucun passé, et un futur immédiat
qui va être déterminé par la couleur du ciel,
l'arrivée des nuages, la modification du vent.





p.96 : A l'aube, il y a les grands élans d'enthousiasme de  la journée qui commence.
ça ressemble un peu aux pulsions de l'enfance, on retrouve l'étonnement du printemps, on le retrouve tout d'un coup sur mer,là, il y a pourtant moins d'odeur, il y a pourtant moins de symptômes, mais il y a les couleurs, un miracle en fait.

Choix de C.Meaudre


lundi 16 janvier 2017

Le chaste monde de Régine Detambel

Actes Sud, 2016

p.121 : " Parce que nager est un mystère. A partir d'une certaine limite,on continue à se mouvoir automatiquement, sans même se rendre compte que l'on bouge. Au bout de quelques heures, on acquiert une sensibilité extraordinaire au magnétisme lunaire. On sent la lune qui tire la mer, qui l'aspire, et alors la nage en est grandement facilitée. On fait des mouvements amniotiques, embryonnaires. La mer de lait, la mer vitale, la mer nourriture. La vie doit flotter comme une algue."

p.187 : " Il est ému par le profond silence. Il ferme les yeux. Il aurait peine à dire où se termine son être, où commence le monde, ni même si cela lui importe. Il reste allongé, le dos sur le rocher, le centre de la terre aspirant ses os, vertige étourdissant d'un moment, avec l'illusion de tomber dans l'espace bleu et venté, au verso de la planète, de s'élancer à travers le mince cirrus là-haut."

Choix de C.Meaudre