Présentation

"Lire c'est guérir"

C'est aussi grandir, aimer, partager.

Nous avons déjà corné des pages, ou pris en note une citation... puis nous les avons perdues, oubliées.

Ce blog a pour vocation de jouer aux marque-pages, de retrouver le passage qui nous avait ému, touché, interrogé.

Parce que chaque lecture est un chemin vers soi-même, parce qu'une phrase bien choisie a parfois plus d'impact qu'un long argumentaire.

lundi 10 octobre 2016

Continuer de Laurent Mauvignier

Les éditions de Minuit, 2016

p.67 : " ...Et elle avait continué à dire qu'il fallait que Samuel comprenne des valeurs qui étaient les choses simples et essentielles, les autres, le respect des autres, écouter les autres, la simplicité de la lenteur, du contact avec la vie, qu'on balance ce putain de monde qui nous sépare les uns des autres et qu'on arrête de prendre pour inéluctable ce qui ne l'était que par notre passivité, notre docilité, notre résignation. Elle ne pouvait pas accepter de voir son fils sombrer dans la délinquance parce qu'il pensait que sa vie n'avait aucun sens ni aucune importance; elle ne s'y résoudrait pas et avait compris ce qu'il fallait faire, parce qu'elle le voulait aussi pour elle, qu'elle avait besoin de reconstruire sa vie, la leur, redonner du sens à la vie, tout remodeler, dessiner une vie humaine dans un monde qui ne sait plus l'être."

p.198 : " ...Comme si le fait d'avoir la peau blanche faisait d'elle et donc de lui des Français plus français que quelqu'un dont le nom aurait des consonances arabes ? Est-ce qu'il sait que c'est un fantasme, et qu'accepter les musulmans, ça ne veut pas dire devenir musulman ? Qu'accepter les pédés ce n'est pas devenir pédé ? Comme si les autres, il avait peur d'être contaminé par eux, comme si tous les discours qui la révoltent en France n'étaient pas tant le rejet de l'autre que la peur de se diluer en l'autre, de devenir l'autre ; comme si au fond, leurs discours racistes c'était juste l'incertitude sur soi, la peur de ne pas savoir être soi-même et d'être capable de le rester en face des autres."

p.231 : " Si on a peur des autres, on est foutu. Aller vers les autres, si on ne le fait pas un peu, même un peu, de temps en temps, tu comprends, je crois qu'on peut en crever. Les gens, mais les pays aussi en crèvent, tu comprends, tous, si on croit qu'on n'a pas besoin des autres ou que les autres sont seulement des dangers, alors on est foutu. Aller vers les autres, c'est pas renoncer à soi."

Choix de C.Meaudre

mardi 4 octobre 2016

Petit pays de Gaël Faye

Grasset, 2016

p.168 : "-  Vous avez lu tous ces livres ? J'ai demandé.
- Oui. Certains plusieurs fois, même. Ce sont les grands amours de ma vie. Ils me font rire, pleurer, douter, réfléchir.Ils me permettent de m'échapper. Ils m'ont changée, ont fait de moi une autre personne.
- Un livre peut nous changer ?
- Bien sûr, un livre peut te changer! Et même changer ta vie. Comme un coup de foudre. Et on ne peut pas savoir quand la rencontre aura lieu.
Il faut se méfier des livres, ce sont des génies endormis.
Mes doigts couraient sur les rayonnages, caressaient les couvertures, leur texture si différente les unes des autres..."

p.211 : " prends garde au froid, veille sur tes jardins secrets, deviens riche de tes lectures, de tes rencontres, de tes amours, n'oublie jamais d'où tu viens..."

Choix de C.Meaudre