Présentation

"Lire c'est guérir"

C'est aussi grandir, aimer, partager.

Nous avons déjà corné des pages, ou pris en note une citation... puis nous les avons perdues, oubliées.

Ce blog a pour vocation de jouer aux marque-pages, de retrouver le passage qui nous avait ému, touché, interrogé.

Parce que chaque lecture est un chemin vers soi-même, parce qu'une phrase bien choisie a parfois plus d'impact qu'un long argumentaire.

vendredi 23 janvier 2015

Danser les ombres de Laurent Gaudé

Actes Sud, 2015

p.154 : " Qui dira la grandeur de ces hommes de rien, de ces silhouettes inconnues qui ont aidé cette nuit-là, et partout ailleurs dans les rues de Port-au- Prince, partout où il y avait des maisons écroulées qu'il fallait fouiller des mains? Qui racontera ces héros qui avaient eux-mêmes perdu des proches, qui étaient au bord de l'épuisement, mais qui ont cherché encore et encore, crachant sur leur propre peur ?

Choix de C.Meaudre

lundi 12 janvier 2015

La cuisinière d'Himmler de Franz-Olivier Giesbert

Gallimard-2014

p.113 : " Il faut toujours revenir à l'esprit d'enfance, disait ma grand-mère. C'est là que tu retrouveras tout. Dieu, l'amour, le bonheur."

P.120 : " L'appartement de Gabriel était inondé de livres. La coulée s'étendait jusque dans les placards de la cuisine. Des romans, des récits, des ouvrages philosophiques.
" Tu les as tous lus ? demandais-je.
- J'espère que je les aurais tous lus avant de mourir.
- A quoi ça sert de mourir cultivé?
- A ne pas mourir idiot."

p.137 : "...J'ai proposé à Samir la Souris de retourner dans le salon et de lire les premiers chapitres de mon livre. C'était un pur produit de notre époque où l'ignorance, en matière littéraire, ne cesse de progresser. Malgré ses dénégations, je crois bien qu'il n'avait encore jamais lu un seul livre de sa vie, pas même un de ceux qu'il devait commenter à l'école et dont il avait survolé le résumé sur Internet avant de le recopier purement et simplement. Butant souvent sur les mots, il mit plus d'une heure à lire mon prologue et les dix-sept chapitres. A la fin, il était sonné. Non par mon génie, mais par la fatigue, comme s'il venait d'accomplir un effort surhumain."

p.310 : " Communisme : système qui n'a pas compris que pour faire le bonheur des autres, il suffit de les laisser tranquilles devant un paysage."

p.313 : " Sartre...n'avait lui aucune excuse...Bigleux devant le nazisme dont le caractère satanique lui a échappé lors du séjour qu'il effectua en Allemagne pendant l'année universitaire 1933-1934. Pleutre devant Vichy qu'il combattit sur le tard, ce qui ne l'empêcha pas, à la libération, de se faire passer pour un résistant de la première heure. Aveugle devant le communisme qu'il a célébré sous Staline, les révolutions du tiers-Monde qu'il a servies frénétiquement ou le gauchisme dans lequel il s'est vautré à la fin de sa vie. Qu'importait qu'il n'eût cessé de se fourvoyer pourvu qu'il figurât sur la photo. De préférence avec Simone de Beauvoir, la distinction incarnée."

Choix de C.Meaudre